La Tentation de l'Ange.
Deux amantes perverses tendent un piège à une autre fille, Mélanie, hétéro et naïve, prête à se marier.
Elles l’attirent dans un traquenard pour la mêler à leurs petits jeux interdits. Et, malgré ses premières réticences, Mélanie va finir par abdiquer, se soumettant à tous leurs caprices, participant activement à une orgie lesbienne et débridée. Une descente vertigineuse dans la débauche…
C'est étrange comme le destin peut vous jouer des tours, vous prendre comme bouc émissaire et s'amuser à chambouler votre vie de façon si cruelle. Tout me
souriait, une vie heureuse et sereine, un boulot passionnant, une fiancée adorable, et en si peu de temps tout vient de s'écrouler.
Assister à ma propre chute sans me battre me semble logique, un juste châtiment, le prix à payer pour des années d'égoïsme, de boulot acharné, de course à la promotion, et tout cela aux dépens de ma vie amoureuse. Anéanti, je me traîne pitoyablement comme une âme en peine, abandonnant toute dignité. Qui s'en préoccupe maintenant ? Ma fiancée ne s’est pas présentée pour le jour qui aurait dû être le plus beau jour de sa vie, l’instant rêvé de toutes femmes : le mariage. Honte et scandale à l’église devant son absence… Et un simple message sur mon portable pour justifier son abandon. « Désolée, je ne peux pas, c’est au-dessus de mes forces ! »
Sans autre explication…
Alors, ma fierté, il y’ a longtemps que je l’ai laissé au placard.
Je traverse le salon d'un pas chancelant, sur des jambes lourdes qui ont du mal à me guider, comme si elles appartenaient à quelqu'un d'autre. Je me fais violence pour sortir de cet état végétatif dans lequel je sombre lamentablement, fonçant sur mon écran plasma d'une démarche un peu plus assurée. Ma décision est prise. Je dois connaître la vérité, même si le mal est déjà fait. Le seul moyen d'en être sûr est de visionner ce foutu film. Là, j'en aurai enfin le cœur net, le triste dénouement d'une sombre histoire. Tant de folies qui me paraissent incompréhensibles, qui ont pris ici des proportions démesurées. C'est ce matin de fin d'été que tout s'achève, et l'appréhension de ce que je vais voir me fait encore hésiter. La vérité me flanque la frousse, je ne peux le nier, mais j'éprouve la sensation encore plus forte et plus insidieuse de satisfaire une curiosité presque malsaine.
" Ne regarde pas, fous le camp d'ici !"
Mais au lieu d'écouter cette voix, voilà que je mets le dvd dans le lecteur, mais je suis si nerveux que j’ai du mal à trouver le bon canal. J'y parviens, appuie sur la lecture. Je m'installe nerveusement sur mon canapé, gardant d'abord les yeux fixés sur la table basse, là où sont posés un verre et une bouteille de Martini. Un petit remontant dont je vais bien avoir besoin… J'évite le papier qui traîne à côté, avec ce message immonde qui vient de me frapper en plein figure, que je viens de lire il y'a deux minutes: " Ta fiancée m'appartient, elle est à moi maintenant, et en voici la preuve. Signé, Laure."
Pour l'instant, je ne peux me résoudre à regarder l'écran. Je ferme les yeux, retiens mon souffle, rouvre les yeux en levant la tête. Je ne peux m'empêcher pendant ce temps de laisser dériver mon esprit en arrière. Au début, il n'y a que les ténèbres, puis la confusion, avec l'impression de vivre simultanément dans le passé et le présent.
Quelques détails se gravent enfin avec une précision redoutable, revenant souvent à cette fois où l’on a croisé Laure dans le couloir de l'immeuble, alors qu'elle venait d'emménager. Elle nous a fait un effet immédiat, et apparemment beaucoup plus à Mélanie, ce que je n'aurais jamais soupçonné. Laure est une femme qui impressionne, qui en jette. Blonde, un peu vulgaire, pleine d’assurance, elle a cette énergie et cette décontraction de celles qui sont bien dans leur tête et bien dans leur peau, et à l'aise en toutes circonstances. Elle dégage un sex-appeal et une sensualité débordante, avec un naturel désarmant. Pas très belle, non, mais avec un charme fou, elle affiche un tempérament de femme libre et anticonformiste. Bref, tout le contraire de Mélanie, qui est plutôt classique, un peu BCBG, timide et discrète en toutes circonstances, et qui ne fera jamais rien pour se démarquer. Et, contre toute attente, malgré leurs différences, le courant est très bien passé, un peu trop même… Et moi, stupide et aveugle, je n'ai rien vu, trop préoccupé par ce poste de rédacteur en chef que je souhaitais absolument obtenir, travaillant jour et nuit, sans relâche, délaissant complètement ma petite chérie. Certes, notre vie amoureuse n'était déjà pas au beau fixe ces derniers temps, nous étions enlisé dans le triste refrain boulot dodo, mais comment faire autrement lorsque le couple travaille beaucoup trop chacun de son côté, avec très peu de temps libre et de loisirs ? Bon, je n'essaie pas de me trouver des circonstances atténuantes, cela n'excuse pas tout, mais cette vie active ne facilite pas l'intimité ou le dialogue. J'aurais dû avoir la puce à l'oreille lorsque Mélanie s'est montrée plus indépendante, plus émancipée, subissant l'influence néfaste de la voisine, sans que je m'en rende compte réellement. Et, de même, j'aurais dû avoir plus tôt des soupçons sur les orientations sexuelles de Laure, qui ne recevait que des filles. On peut dire que ça défilait chez elle, rien que des filles de tout genre et toutes nationalités, dont cette immense et prédatrice blonde de cinquante ans environ, Daphné, que je n'ai jamais aimée. Elle avait ce petit air moqueur et condescendant qui veut vous rabaisser, celle-là je ne pouvais pas me l'encadrer ! Laure, elle, était plus avenante, même si elle me donnait l'impression de se forcer un peu, pour mieux me tromper sans doute, pour que je ne me braque pas contre elle et interdise catégoriquement Mélanie de la voir. J'aurais dû également deviner ses intentions rien qu'à sa façon de la regarder, comme si elle voulait la manger à la petite cuiller ! Comme j'ai été stupide ! J'ai atteint le sommet de la bêtise humaine en laissant Mélanie enterrer sa vie de jeune fille avec ces deux femmes qui se vantaient de lui préparer une soirée très spéciale. Mais j’avais tellement confiance, croyant en l’amour indéfectible et absolu. Et nous allions nous marier la semaine d’après, la concrétisation de notre bonheur, alors comme aurais-je pu avoir des doutes ? Car c’est cette fameuse nuit qu'il s'est passé quelques chose, car elle fût ensuite différente. Oui, plus aucun doute alors que j'y repense, le changement radical s'est opéré à partir de cet instant là. Depuis, elle s’était montrée distante, absente, perdue dans ses rêves, délaissant le ménage et ses petites manies domestiques, fuyant ma présence le peu de fois où l'on se voit… Et, pire que tout, sans aucun engouement ou motivation pour les derniers détails concernant les préparatifs de notre mariage, comme si cela ne la concernait plus… Je ne sais pas ce qui lui est arrivé cette nuit-là, mais je crois que je vais bientôt le savoir, et certainement le regretter.
Je laisse échapper l'air de mes poumons, avec le sentiment de fondre sur place en affrontant les premières images. Cela sent le caméscope numérique, avec une bonne image et des contrastes lumineux. Des images de caméscope qui ont bénéficié d’un montage rapide sur dvd. Si la qualité est bonne, les talents de celui ou celle qui filme le sont beaucoup moins. La caméra, en tremblant, suit la progression de deux femmes qui montent des escaliers. Elles sont devant, ouvrent une porte, entrent dans une chambre. Le caméscope les suit maladroitement, faisant en même temps un plan serré. Une magnifique silhouette, silencieuse et immobile, s'encadre dans le champ de vision. Je la reconnais tout de suite : Mélanie. Mon cœur ne fait qu'un bond.
- Oh ! Non !
Je sens monter en moi une panique irraisonnée. Évidemment, je m'en doutais, mais jusqu'au bout j'osais croire le contraire, avec l'entêtement de celui qui refuse la vérité. Mélanie est là, magnifique, resplendissante dans sa robe de mariée blanche, une robe sirène à taille haute et toute en soie. Comme inconsciente du danger qui la guette, elle ne bouge toujours pas. Sa présence à quelque chose d'irréel, de choquant. Elle n'a pas sa place ici, elle paraît si fragile, si innocente. Sa beauté ingénue illumine à elle seule la chambre, et même l'image granuleuse de la vidéo qui se fige sur elle ne peut l'enlaidir.
- Bon sang, comme tu es belle ! s’écrie Laure.
- Ouais, mais ce sont ses dessous qu’on veut voir ! intervient la voix de Daphné.
Mélanie les regarde avec une lueur de défi.
- J’ai perdu mon pari alors je tiendrai parole. Je vais vous montrer ce que j’ai dessous.
Elle prend un petit air insolent en se déshabillant mais ses gestes nerveux trahissent son anxiété. Mélanie a toujours été pudique et je partage son malaise.
- Sois un peu plus sexy ! l’encourage une voix.
Mélanie obéit, se forçant à paraitre aguicheuse. Poses suggestives qui ne lui ressemblent pas, mais elle veut faire bonne figure devant ses copines. Au final, elle finit en petite culotte blanche de soie et je devine dessous l'ombre du pubis qui se dessine. Je me surprends encore à admirer la délicatesse de sa gorge offerte, la douceur satinée des épaules nues, la finesse de sa taille élancée, le galbe parfait de ses petits seins. Comme elle est belle et désirable !
- Bon, si on passait à la suite, s’impatiente Laure d’une voix étrangement rauque.
- D’accord, je vais me changer dans l’autre chambre.
Elle est à peine sortie que les deux femmes échangent un regard complice.
- Tu as bien planqué les caméras ?
- Oui, à deux endroits différents, avec une bonne vue d’ensemble sur le lit. J’ai tout cadré à la perfection, tu peux me faire confiance.
- J’espère bien, car je compte bien garder un souvenir impérissable de tout ce qui va se passer cette nuit. A mon avis, elle restera dans les annales, notre plan fonctionne à merveille et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
- On verra bien. Viens, elle doit être prête maintenant...
Bref coupure, changement d’angle et de décor. Autre chambre et autre tenue. Mélanie a enfilé sa jupe et son tee-shirt de sport, propre à son club de volley-ball. Mélanie joue dans l’équipe de notre ville, en niveau régional. Excellente joueuse, elle est l’élément indispensable de son équipe, la meilleure attaquante. Si d’habitude elle est à l’aise en tenue de sport, elle se montre ici gauche et nerveuse.
- Voilà, je me suis changée ! Mais pourquoi cette tenue ? s’enquiert Mélanie d’une voix timide.
- Parce que tu es terriblement sexy là-dedans ! répond Daphné. Je t’ai vu jouer au volley et je suis restée admirative. Tu es souple, vive, énergique, très endurante, et je me demande si tu as les mêmes talents en sport de chambre.
Mélanie a un petit rire nerveux.
- Pour ça, il faut demander à Pierre !
Pierre, c’est moi. Un homme anéanti et littéralement paniqué. Et, pire que tout, impuissant. J’assiste à ma propre mise à mort car, même si c’est ma fiancée qui va en faire les frais, les dommages collatéraux seront irrévocables. Pour nous deux. La fin de notre couple…
Ce dont je ne me remettrai jamais. Mélanie, Mélanie… Mon seul et unique amour, la femme de mes rêves, mon ange… Déjà cinq ans que l’on vit ensemble, et j’ai tout gâché en croyant stupidement que notre bonheur était déjà acquis pour l’éternité. En si peu de temps je l’ai perdue alors qu’il m’a fallu plusieurs mois pour la conquérir. Depuis notre rencontre à la plage, fin Juillet, il y’ a six ans de cela, elle m’obsédait jour et nuit, occupant mes pensées avant que j’ai le courage de l’aborder. Je la retrouvai toujours au même endroit, la même calanque, et je restais stupide et paralysé, bouche béante, observant en silence cette jeune femme d’une étonnante beauté qui représentait à mes yeux la grâce la plus émouvante. La tête me tournait à force de la contempler. Oui, son souvenir m’avait réellement hanté, me réduisant à l’état d’amoureux transi. Et plus j’attendais et plus il m’était difficile de l’approcher. Enfin, je fis le premier pas.
Maladroitement, je le reconnais, bafouillant et oubliant la phrase que je pensais spirituelle et que j’avais longuement répétée, mais cela eut au moins le mérite de l’amuser, ce qui me sauva du désastre… On devint amis. Pour attirer son attention, il fallait la faire rire et la surprendre. Mélanie avait fui sa province profonde avec précipitation. Elle étouffait dans un contexte familial ringard et étriqué qui se complaisait dans les conventions petites-bourgeoises de bas-étage, et c’est ainsi qu’elle décida d’affronter seule le monde du travail alors que ses études étaient inachevées. La destination la plus proche et la plus excitante était évidemment Marseille, où elle trouva vite un emploi de secrétaire médical. Elle occupait en location un studio bien trop cher et ses soucis financiers devinrent pour moi une aubaine car je lui proposai vite de cohabiter dans un appartement bien plus grand et bien plus luxueux.
Là, je pensais que les choses seraient plus faciles pour lui dévoiler mes sentiments, mais je me trompais. En effet, il me fallut six mois pour lui faire comprendre que j’attendais plus qu’une simple amitié. D’un naturel timide et réservé, elle était de surcroît ingénue, ne voyant le mal nulle part. Ma première tentative se solda par un échec cuisant, j’eus l’impression que le ciel me tombait dessus et que ma vie s’arrêtait là, brutalement, parce qu’elle ne valait pas d’être vécue sans elle. Mélanie se révéla donc particulièrement avisée, après trois mois de confusion et de malaise, à se laisser faire lorsque je pris l’initiative de venir la rejoindre au lit. On passa la nuit ensemble, sans faire l’amour, juste blottis dans les bras l’un de l’autre, cherchant chaleur et réconfort, un ineffable besoin de tendresse et de bien-être. Pour manifester mon amour, je crois plus aux relations platoniques, au respect et à la noblesse d’esprit, à cette complicité qui peut s’instaurer sans le démontrer obligatoirement par le sexe. On peut être bien ensemble sans se sentir obligé de coucher. Issu d’une famille très catholique, j’ai reçu une éducation stricte et austère et, sans approuver tout ce que l’on m’a enseigné, j’en garde des traces profondes qui continuent d’influencer de façon manifeste mon quotidien. Ainsi, après cette nuit magique, ce souvenir me transporta d’un tel bonheur et d’une telle félicité que j’en vins à retourner à l’église pour prier et chanter des louanges. J’étais un homme heureux et comblé. Enfin, presque… Ce qui ternissait un peu notre équilibre, c’est cette incompréhension sexuelle. Mélanie, malgré son jeune âge, était possédée d’un feu intérieur qui dénotait une volupté précoce et une curiosité que j’étais incapable de satisfaire ou d’assouvir. Lorsque nous faisions l’amour, une fois par semaine en moyenne, pas plus parce que je n’en ressentais ni l’envie ni le besoin - cela n’entrait vraiment pas dans mes priorités – il y’ avait en elle une passion et un appétit déroutant. C’était toujours elle qui sollicitait les relations sexuelles, j’y répondais de temps à autre avec plaisir, mais aussi souvent par obligation, un peu comme quelqu’un qui se plie aux corvées conjugales pour avoir une bonne fois pour toute la paix. Le monde à l’envers, alors que dans la plupart des couples l’homme était le plus demandeur. Mais peu importe…
Aussi, lorsque Mélanie m’en demandait un peu trop, cherchant à m’entraîner dans des ébats trop intenses et prolongés, j’y mettais fin un peu hâtivement, tempérant vite ses ardeurs et l’obligeant à adopter une attitude plus sage. Elle était mon ange, pure et innocente, correspondant à cet idéal féminin que je ne voulais pour rien au monde souiller. Je ne voulais pas la voir autrement, fermant les yeux sur ce qu’elle pouvait être si je cédais à ses envies. Maintenant, je regrette d’être restée hermétique dans ce domaine, c’est sans doute pour cette raison que je viens de la perdre. C’est une jeune femme si jolie, rayonnante de joie et d’innocence, qu’elle illumine chacun des endroits dans lesquels elle se rend, attirant le regard admiratif ou concupiscent des hommes et, plus grave, celui des femmes. Il y’ avait donc danger à la délaisser, je le réalise trop tard en regardant avec horreur les deux femmes qui s'approchent de Mélanie, gagnées par un trouble si flagrant et palpable que je le sens comme si l'air était chargé d'électricité. Laure semble fiévreuse et impatiente, elle se colle au plus prés de Mélanie, caressant le visage de poupée avec des gestes nerveux. Elle ne cesse de la défier du regard, arrogante et provocante, creusant les reins pour faire saillir sa poitrine. Mélanie frôle le torticolis en tordant le cou pour fuir les baisers de Daphné qui se love dans ses bras avec souplesse.
- Si on passait aux choses sérieuses…
Mélanie s’essouffle en protestant.
- Attendez, je vous rappelle les règles ! Pas de baisers, c’est trop intime… Et je reste en sous-vêtement. Et cela doit durer une heure, pas plus… Après on arrête tout !
- Sauf si tu le décides autrement…
- Cela ne risque pas. J’ai perdu mon pari et je tiens parole, c’est tout…
- Et nous tiendrons aussi parole. Allez, assez discuté… Allonges-toi sur le lit.
Nerveuse, Mélanie s’exécute, jambes serrées et bras tendus le long du corps. Laure s’étend sur elle et, de souples mouvements du bassin, se coule sur elle comme un serpent qui se tord pour étouffer sa proie. Mélanie reste imperturbable mais je constate assez vite que Laure s’excite assez vite, se trémoussant de plus belle. C’est alors que je comprends. Cette garce de Daphné attise le désir en caressant son amie, la main plongée entre ses cuisses. Laure est au bord de l’orgasme. Elle s’agrippe à Mélanie comme une noyée à sa bouée, lui saisissant les poignets pour lui écarter les bras. Fébrile, elle cherche la bouche de Mélanie qui la lui refuse avec un petit cri étranglé. Elle promène alors sa langue sur les lèvres closes, perdant le contrôle alors que Daphné ne cesse de la torturer de caresses expertes. Un moment, j’ai l’impression que Laure est enfin anéantie par un orgasme, bouche ouverte et yeux révulsés. Je me dis que c’est pas plus mal. Cela va calmer ses ardeurs. Vain espoir. Daphné interrompt brusquement la caresse, la laissant au contraire sur sa faim. Hors d’elle, Laure se redresse, amenant Mélanie à faire de même.
Les deux femmes l’encerclent, la coinçant au bord du lit. Elles entreprennent de la déshabiller aussitôt, mais lentement, savourant chaque instant où elles la mettent à nue. Mélanie est figée, la respiration haletante, se laissant faire mais crispant tout de même ses mains sur sa jupe qu’on veut lui retirer. Elle s’y accroche désespérément, poussant un petit râle de protestation. Laure n’insiste pas, mais Daphné semble plus déterminée, jouant à effleurer Mélanie avec un sadisme raffiné.
Elles la dévorent du regard, comme deux lionnes se délectant d’un mets de choix dont elles vont profiter savamment. Mélanie en reste pétrifiée. Laure semble fiévreuse et impatiente, elle se colle au plus prés de Mélanie, caressant le visage de poupée avec des gestes nerveux. Elle ne cesse de la défier du regard, arrogante et provocante, creusant les reins pour faire saillir sa poitrine. Mélanie frôle le torticolis en tordant le cou pour fuir les baisers de Daphné qui se love dans ses bras avec souplesse.
- Si on passait aux choses sérieuses…
Mélanie émet un petit cri étranglé, secouant toujours la tête avec négation.
- Attendez !
Elle s'interrompt, trop occupée à pousser des gémissements affolés lorsqu'une langue insistante force la barrière de ses dents pour s'emparer de sa bouche. Haletante, le feu aux joues, elle y échappe en détournant la tête. Mais Daphné n'est pas femme à se décourager si facilement. Elle a certainement l'habitude de satisfaire ses envies, surtout lorsqu'elle est possédée par un désir impétueux, livrée à ses instincts les plus sauvages. Elle sourit, sûre d'elle, un sourire carnassier et primitif. Je ne peux retenir un frisson d'appréhension devant un tel spectacle. Mélanie ne fait pas le poids, si délicate et vulnérable, une proie trop facile. Je ressens sa peur, elle me glace d'horreur. Mais… que se passe t-il ? De quelle peur s’agit-il lorsque, poussée sur le dos pour être écartelée, elle entrouvre les lèvres pour se laisser embrasser ? Et la voilà qui embrasse Laure, sa langue s’enroulant autour de la sienne, la poursuivant dans un ballet effréné !
Durant quelques secondes, je regarde cette scène, en proie à une fascination morbide. Je suis mortifié. Je me rends compte que je répète depuis un moment la même phrase : " Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai…" sur un ton monocorde, comme un demeuré qui ne veut pas se résigner à accepter l'horreur de la situation. Ce sentiment d'impuissance me fait trembler, j'en ai la chair de poule, l'estomac retourné. Un instant, l'idée de me lever et d'arracher mon lecteur de salon se fait tenace. Je tords nerveusement mes doigts entrelacés au risque de les briser, mais je suis incapable d'effectuer le moindre mouvement. Je reste paralysé, comme hypnotisé. Et je reste là, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, réalisant tout juste que les larmes ruissellent depuis un bon moment sur mes joues, des larmes épaisses et abondantes qui ne pourront jamais effacer toutes mes erreurs passées et toute l'horreur d'un destin déjà écrit. Devant mes yeux incrédules, Mélanie répond aux sollicitations de la langue féminine qui la relance impitoyablement, mais garde la tête suffisamment froide pour s’agripper à sa culotte alors que Daphné tente de la faire glisser le long de ses jambes. Sa situation est désespérée. Elle est prise en sandwich, malmenée par les deux femmes qui s'excitent de son incertitude. Les trois corps ne font qu'un. La voix mielleuse de Laure ronronne au milieu de leurs halètements, douce et caressante :
- Mélanie, n’aie pas peur, on ne te fera aucun mal… Laisse toi faire…
Elle ne répond pas. Et, de toute façon, elle n’a pas le choix. Elle se démène comme elle peut, avec des soubresauts qui manquent de conviction. Excitation ou angoisse ? Elle se tortille comme elle peut, recouverte par les deux femmes. La mêlée en devient désordonnée. Mélanie se déhanche, cambrant les reins et s'aidant des pieds et des coudes pour ramper sur le dos, mais Laure et Daphné restent solidement accrochées à elle comme des pieuvres affamées. C'est cette dernière qui la ramène vers le milieu du lit, l'agrippant nerveusement aux hanches et l'attirant à elle. Installée entre ses cuisses, elle l'oblige également à garder les jambes ouvertes. Sa situation ne fait qu'empirer lorsque Laure lui saisit les bras pour les maintenir solidement écartées. Mélanie est perdue. Hérissée de la tête aux pieds en bondissant convulsivement, elle ne s'en retrouve pas moins étendue et offerte, bras et jambes en croix. Son visage, avant de disparaître, m'apparaît brièvement, avec cette même expression hébétée et apeurée. Un masque indescriptible, entre excitation et révulsion. Mon indignation ne fait que croître.
Elle disparait brièvement sous les deux corps. Ensuite, il n'y a rien d'autre que des froissements et des souffles haletants.
- J'aime ta bouche. Embrasse-moi ! lui ordonne Daphné sur un ton plus impérieux.
Rien n'y répond, excepté des bruits de succions humides et de respirations oppressées. Il y' a également des frôlements de mains glissant sur les peaux nues, des corps qui s'agitent furieusement.
- Non, non, pas ça ! supplie soudainement Mélanie.
- Sage, gentille, ne bouge pas… Voilà, c'est mieux… lui murmure doucement Daphné.
- Que faites-vous ? Oh !
Mélanie crie, puis bouge violemment. Tout d'un coup, elle cesse de se débattre. Sa respiration s’accélère, courte et saccadée, ainsi que celles des autres femmes qui ne cessent de s'activer plus ardemment. Je n’en crois pas mes yeux. Les mains des deux lesbiennes déchainées viennent de se retrouver entre les cuisses de ma fiancée, lui prodiguant une double caresse avec un art divin. Le coup fatal. Daphné prend plaisir à parler, s'excitant de ses propres paroles.
- Bon sang, mais tu es trempée ! halète t-elle. Mais tu aimes ça !
Un léger râle lui répond, noyé par de puissants soupirs qui montent et résonnent dans la pièce.
Mélanie semble suffoquer, hoquetant entre des pleurs et des suppliques de plus en plus faibles.
- Il ne faut pas, non !
Soudain, elle pousse un cri stupéfait, purement sexuel. Cela brise net sa mutinerie, encore une fois. Puis le silence revient, entrecoupé de baisers, de frottements, de soupirs. Cela dure une éternité il me semble, avant que je n'entende la voix rauque de Laure :
- Oui, continue, je la sens qui vient !
A SUIVRE...
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Bonne lecture...
Extrait : Laure vient d'accélérer le mouvement du poignet, ignorant les soubresauts et les paroles inarticulées de Mélanie. Mon amour, mon petit ange, celle que j'ai toujours connue si pudique, si réservée, est en ce moment au bord de l'orgasme, emplissant ses poumons, laissant fuser un râle grandissant, comme s'apprêtant à pousser un terrible cri libérateur. La main qui cesse soudainement de bouger coupe net son élan, l'air siffle hors de ses poumons, l'empêchant de laisser exploser le feu d'artifice qui allait la dévaster. Sa frustration est si intense qu'elle se met à hoqueter, à supplier, à gémir à en perdre l'âme. N'obtenant aucune réponse, n'y tenant plus, elle se cambre avec une souplesse étonnante, reculant en tortillant du postérieur. Elle se met à onduler en tremblant de tout son corps, plaquant étroitement ses fesses contre le godemiché.